Communiqué de Presse Collection Morel – Les Machines célibataires
Le lieu unique
19 février – 13 mars 2016
Une proposition de Marie-Pierre Bonniol avec des oeuvres de Michel Carrouges & Jean-Louis Couturier, Marcel Duchamp, Pierre Bastien, Glen Baxter, K.P. Brehmer ; les figures de Raymond Roussel, Francis Picabia, Norah Borges ; l’ombre d’Enrique Vila-Matas et la participation d’Eduardo Berti.
Depuis 2012, le lieu unique développe une ligne de programmation intitulée locus solus – en référence au nom du lieu unique et aux créations hors du commun de Raymond Roussel. Soit une série de projets entre savoirs scientifiques et créations artistiques dans le domaine de la musique via des concerts (Pierre Bastien, Pascal Comelade, CaboSanRoque, Loup Barrow, Thomas Bloch, Nadishana Vladiswar, Manu Delago, Prudeeff, Val Macé, Bruno Billaudeau, etc.), des installations (Staalplaat Soundsystem, Studio d’en Haut), des rencontres (Atau Tanaka) et des ateliers (Yuri Landman, Studio d’en Haut).
Aujourd’hui, avec Collection Morel – programme curatorial de recherche sur l’imaginaire mené par Marie-Pierre Bonniol – nous interrogeons sous la forme d’une exposition la notion de machine célibataire à partir des planches originales du livre de Michel Carrouges.
Née avec le XXe siècle, la notion de machine célibataire a été impulsée par Marcel Duchamp, enclin comme Francis Picabia aux propositions mécanomorphes, dans le sillon des propositions littéraires de Raymond Roussel. Duchamp comme Picabia se servent alors de la machine pour exprimer, dans certaines de leurs oeuvres, la fougue et les rouages de leur désir, parfois aussi de leur timidité. Automobiline, carburant d’alors, devient essence d’amour et le désir fend l’espace comme un bolide, ouvrant à de nouvelles dimensions.
Dans les années 50, un auteur proche du groupe surréaliste, Michel Carrouges, trouve un lien entre la structure du Grand Verre de Duchamp et la machine de mort et d’extase décrite par Franz Kafka dans La colonie pénitentiaire. Croyant, intéressé par les mythes, la mystique comme la spiritualité, Michel Carrouges débute alors un travail exégèse reliant des oeuvres littéraires de Raymond Roussel (Locus Solus), Adolfo Bioy Casares (L’Invention de Morel), Jules Verne (Le Château des Carpathes) mais également de Kafka, Jarry, Poe et Lautréamont.
À partir du Grand Verre de Marcel Duchamp, le texte de Michel Carrouges est complété par huit planches topographiques réalisées par son fils, Jean-Louis Couturier, en étroite collaboration avec son père. Elles mettent en espace ces machineries littéraires, se faisant portes d’entrée vers un monde où, mises en cartographies, les machines permettent aux mouvements de l’esprit de se représenter. La possibilité de pouvoir présenter à Nantes ces planches inédites depuis 1976 – année de l’exposition Les Machines Célibataires d’Harald Szeemann – a été le point de départ de cette proposition dans laquelle la commissaire, Marie-Pierre Bonniol, imagine un cabinet de travail en parcours.
À travers une topographie qui part de l’étude pour aller vers l’ineffable, Marie-Pierre Bonniol nous conduit de La boîte verte de Duchamp à L’orchestre de papier de Pierre Bastien, en passant par les Poèmes et dessins de la fille née sans mère de Francis Picabia, les illustrations pour L’invention de Morel de Norah Borges et les dessins de Glen Baxter ou K.P. Brehmer, comme Les jeux de l’amour et du langage de Jérôme Peignot.
Ainsi, oeuvres historiques, archives, éditions, stratagèmes et fictions, mais aussi orchestre mécanisé, proposent une carte du tendre de la machine célibataire dans ses pouvoirs de transformation, mais aussi un hommage aux espaces du livre et de la littérature, la proposition ayant été imaginée comme une bibliothèque à plusieurs dimensions.
Cette exposition est présentée dans le cadre du programme locus solus et du Festival de littérature Atlantide Les Mots du Monde (10-13 mars)
III
Productrice, programmatrice, on connait essentiellement Marie-Pierre Bonniol pour son activisme dans le champ musical où elle agit comme agent sur de nombreux projets, également à l’origine de plusieurs festivals, structures et revues. Dans son programme Collection Morel ouvert en 2010, cette diplômée d’arts plastiques et d’esthétique part en exploration de ce qui compose son imaginaire en s’attachant particulièrement aux notions d’espace, d’affect et de projection. Après une première exposition manfieste à Bruxelles en 2014 portant sur « l’espace, l’imaginaire et la façon dont, dans certians, lieux, une superposition s’opère entre eux » par l’installation d’une chambre « que l’on déchiffre comme un texte », elle s’intéresse pour cette exposition sur les machines célibataires au mouvement, à la puissance et aux trajets. Elle a été assistée, pour cette exposition , par Marion Orel et Constance Legeay.
III
Cette exposition est dédiée à la mémoire de Jean-Jacques Pauvert (1926-2014) et son travail d’édition.
A propos de Collection Morel : collection-morel.com/about
AUTOUR DE L’EXPOSITION
Sélection sonore et musicale de Jean-Jacques Palix (co-fondateur de Radio Nova) et DJ set de Tomaga (Hands in the dark / Julie Tippex) autour des machines et l’imaginaire, des expérimentations du début du XXe siècle à leurs dernières branches minimales, extatiques, poétiques et dansantes.
Jeudi 18 février à partir de 19h
Accès libre
Visite commentée
Dimanche 13 mars à 15h30
Accès libre dans la limite des places disponibles
Diffusion live de Longplayer, oeuvre musicale de Jem Finer destinée à durer 1000 ans
longplayer.org
Dimanche 13 mars de 17h à 19h dans le bar
Accès libre
INFORMATIONS PRATIQUES
Horaires d’ouverture de l’exposition :
Exposition en entrée libre du mardu au samedi de 14h à 19h et le dimanche de 15h à 19H
Cette exposition est présentée dans le cadre du programme locus solus et du Festival de littérature Atlantide Les Mots du Monde (10-13 mars)
le lieu unique
entrée quai dFerdinand-Fabre, Nantes
www.lelieuunique.com / t. 02 40 12 14 34
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Voir la revue de presse, ici.
Michel Carrouges & Jean-Louis Couturier
Locus Solus
Michel Carrouges & Jean-Louis Couturier
Le Surmâle
Pierre Bastien
Mecanium
Pierre Bastien
L’Orchestre de papier
AUTRES
Les planches sont aussi visibles sur le site de Jean-Louis Couturier avec ses autres travaux : e-motifs.org